Au dessus des étoiles
Machinalement, j'entre.
J'enlève mes chaussures. Je met mes chaussons. J'allume la télé, pour
regarder les gens de l'extérieur. C'est drôle ici. Sur le sol, c'est
comme le liquide gluant d'une bougie qui ne s'éteindra jamais. Ça fait
un peu trampoline, tu sais. Et quand j'suis trop triste, je creuse un
peu, avec ma main. Tout d'un coup mon bras arrive dans le vide. Mais
juste mon bras, le reste de mon corps est encore dans la bulle. Et puis
je caresse une étoile, du bout du doigt. Elle m'envoie un peu de sa
magie. Ça fait des ptits frissons au bout des pieds. Et puis après ça
va mieux.
Là
je vais prendre une canette de coca. Et je m'assoie
à coté de Louis, sur le canapé. Louis c'est mon oeil. J'en ai deux, je
sais bien, mais l'autre aime pas tellement parler, alors je le laisse à
sa place. Louis, quand je viens ici, il se détache de moi, il se met à
l'aise, et on discute. Il me raconte le monde, tout ça. C'est joli
comme il voit les choses. Je l'aime bien. Dès fois on se prend un bout
de nuage, et on le mange doucement en rigolant. Parce que c'est un
blagueur, le ptit Louis. Les nuages c'est un peu comme du pain d'ange.
Tu sais, les trucs qu'on donne à la messe, ou qui sont sur les gâteaux
d'anniversaire. On en raffole tout les deux. Alors on s'fait plaisir.
Après
on s'matte un film. Genre on regarde la journée d'hier. Et on commente
les moments où on a été ridicules. C'est drôle. J'suis drôle en fait
comme fille. J'fais plein de trucs cons qui servent strictement à rien.